Lui dire adieu…

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Pas d’article beauté aujourd’hui. Vous n’imaginez pas à quel point j’aurai aimé parler makeup aujourd’hui. Malheureusement, la vie en a décidé autrement. Je ne pouvais tout simplement pas faire semblant de reprendre le blog et les réseaux sociaux comme si de rien n’était. Et puis, l’écriture a toujours été un moyen « d’exorciser » mes humeurs. Même si je suis tout à fait consciente que cet article ne parviendra pas à annihiler ma peine, j’avais besoin d’écrire, de vous parler…

Pas d’article « futile » donc aujourd’hui. Le deuil n’est pas en soi « futile », c’est certes une « étape » de la vie mais on le vit tous différemment. Et le deuil, la Mort est venue frapper à notre porte dimanche dernier. Dimanche dernier, à 19H40, mon beau-père, le père de Romain nous a quittés brutalement. En effet, depuis plus de 10 jours, il était hospitalisé suite à un grave infarctus. Son premier et dernier. Pas de deuxième chance. Il est resté plus de 20H avec son attaque sans nous l’avoir dit. De notre côté, nous n’avons rien vu et après plusieurs vomissements et douleurs qu’il ne pouvait plus cacher, nous l’avons emmené aux urgences. Je vous passe les détails mais après plusieurs opérations successives et un transfert à la Salpêtrière en réanimation, nous avons appris qu’il avait deux artères bouchées de façon irrémédiable et que 40% de son cœur s’était nécrosé du fait d’avoir trop attendu.
Nous n’avons pas perdu espoir à ce moment là puisque les médecins nous parlaient greffe et machine pour lui assurer quelques années supplémentaires auprès de nous. Il était parfaitement conscient, on le rassurait en lui disant que certes, son infarctus était grave mais qu’il allait s’en sortir. Tu parles… Puis, est venu le temps de la grosse opération pour lui poser une machine qui remplacerait une partie de son cœur en attendant la vraie greffe. 5 jours plus tard, il se faisait opérer avec succès. Le souci est que, vu la gravité de son infarctus, d’autres organes avaient été touchés. Mon beau-père acceptait également mal la machine. Mais c’était encore une fois les conséquences « normales » de ce genre d’opération. Le seul risque qu’il fallait éviter à tout prix était l’AVC – l’Accident Vasculaire Cérébrale. Pour faire bref: que le sang irrigue normalement le cerveau et ne fasse pas de caillots là-haut. Les médecins avaient alors décidé de le laisser dans un coma artificiel pour le laisser récupérer.
Nous allions le voir quasiment tous les jours. Je me souviens que la dernière chose que je lui ai dite pour le motiver et lui dire que tout allait bien se passer était que ses petits-enfants, les seuls qu’il ait, Estao et Elia, attendaient leur papy à la maison. Puis, il a eu son opération et nous n’aurons pu l’occasion de lui parler. Puisque 5 jours après son opération, les médecins se sont aperçus qu’il avait fait un énorme AVC, que le caillot était monté au cerveau se transformant en une hémorragie cérébrale. C’était irrémédiable, il ne restait, à mon beau-père, que quelques heures à vivre. BIM BAM BOUM, c’est que ça a fait dans ma tête et dans mon cœur. Je ne vous parle même pas du chagrin de Romain, par respect pour lui.
Ainsi, les médecins n’avaient plus aucun recours pour le sauver. On ne pouvait pas le déclarer mort car malgré toutes ses complications, mon beau-père continuait de lutter. Son cerveau continuait d’émettre des signaux, faibles certes mais suffisamment pour qu’on le garde en vie. « L’espoir fait vivre » et bien, je peux vous dire qu’il nous a fait vivre pendant 48H ce putain d’espoir. Mais dimanche dernier, après un énième encéphalogramme, plus rien. Son petit cerveau avait arrêté d’émettre. Toutefois, son cœur continuait de battre et ses poumons de respirer grâce aux machines. Nous avons fait le choix de rester avec lui et de l’accompagner jusqu’à son dernier souffle. Avec du recul, c’est la chose la plus difficile à laquelle j’ai pu assister. Loin de moi, l’idée de regretter d’avoir fait ce choix. Mais, là, c’était pas fictif. C’était pas un film tout pourri de M6 que je regardais. C’était ma vie, celle de Romain et celle de mon beau-père qui partaient en fumée.
Je crois qu’à l’heure où je vous parle, je dois faire un léger traumatisme de ses derniers instants de vie, de cette ambiance funèbre et de ce chagrin immense à l’idée de devoir lui dire adieu. Puis, de penser à tout ce qu’il laissait derrière lui: enfants, petits-enfants, mère, frères… Mon beau-père, je l’ai connu pendant 12 ans et dans chaque moment de ma vie, les plus comme les moins importants, il était toujours là. Ces derniers mois, il a même remplacé mes parents. Il était un deuxième père pour moi. Mais, en plus de me dire que je ne le verrai plus et que mes enfants ne le connaitront pas, qu’ils n’auront pas la chance de le connaitre, de l’appeler « papy », je dois faire face à mon chagrin et pire, à celui de « ceux qui restent ». J’ai dit que je ne parlerai pas de l’immense chagrin qu’éprouve Romain suite à la perte de son père, son « héros » comme il l’appelle. Mais, vous ne savez pas à quel point c’est déjà dur de vivre avec son chagrin mais à quel point c’est encore plus difficile de voir l’homme que l’on aime perdre pied. Même si nous avons 30 ans tous les deux, dimanche dernier, nous sommes devenus orphelins. On pense qu’on est des adultes, qu’on a plus besoin de nos parents… Bullshit tout ça !
Mais heureusement, Romain et moi avons la plus belle bouée de sauvetage: l’Amour de nos enfants. C’est pour ça que j’ai décidé de mettre une photo d’Elia pour illustrer cet article. Les voir sourire, jouer, nous faire des câlins parce qu’ils sentent que quelque chose cloche… Tout cet amour nous fait sortir progressivement de notre torpeur. Parce que, oui, les enfants sont notre avenir mais aussi notre « Tout ». Sans eux à nos côtés, ça serait beaucoup plus difficile de se réveiller le matin, de manger, de dormir… bref, de vivre tout simplement. Vous parler, partager ma peine, vous dévoiler un peu de mon intimité, de ma vie personnelle est en quelque sorte, libératoire pour moi. Même si je ne relirai pas cet article, qu’il est écrit en un seul bloc, en parler m’aide. Je sais que vous ne me jugerez pas. J’en appelle même à certaines d’entre vous qui sont passées par là à me parler de votre expérience aussi. A me dire comment s’est déroulé « l’Après ». Comment vous avez fait pour gérer cette perte. Parler, échanger, s’aider pour exorciser ses peines, c’est ce à quoi sert ce Blog. Alors merci si vous le faites et sinon, merci de m’avoir lue ♥

 

Je sais que la vie continue, que l’instinct de survie prend le pas sur tout mais vous allez me manquer Tonio… J’aurai tellement aimé que mes enfants connaissent le papy extraordinaire qu’ils avaient. Moi j’ai eu la chance de vous connaitre et je pourrai leur dire à quel point vous l’étiez.
Hasta luego ♥




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3 Commentaires

  1. Julie Mansencal
    5 juillet 2018 / 20 h 17 min

    Bonjour Julie,

    Je suis tellement triste de prendre le temps de t'écrire pour la première fois sur cet article. Mais c'est peut-être aussi pour te dire que lecteurs de l'ombre on te soutient. Je t'envoie toutes mes ondes positives pour traverser cette épreuve. Elle sera longue mais vous la traverserez à deux et vos magnifiques enfants.

  2. 6 juillet 2018 / 7 h 31 min

    De douces pensées pour vous. Courage

  3. Mini Lolly
    11 juillet 2018 / 13 h 26 min

    Toutes mes condoléances… Seul le temps guérira cette peine. Je n'ai pas perdu mon beau père mais mon oncle préféré il y a 2 mois, et au début, impossible de regarder une photo de lui sans pleurer, j'ai eu du mal pendant plusieurs jours à sourire, mais avec le temps, ça va mieux, je pense à lui de temps en temps, mais je sais que là où il est, il veille sur nous accompagné de tous les autres membres de ma famille qui nous ont quitté. Courage en tout cas. ♥

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