Pourquoi je ne fête plus la fête des grands-mères…

Si vous saviez à quel point j’aurai aimé vous faire un petit DIY de cadeaux personnalisés à offrir à sa mamie, comme j’avais pu le faire il y a quelques années. Oui, parce que, comme tous les premiers dimanches du mois de mars, aujourd’hui, nous célébrons les grands-mères. Malheureusement, depuis 2 ans maintenant, alors que mon fils a 2 ans et ma fille 1 an, nous ne fêtons plus la fête des grands-mères…

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De mon côté, je n’ai jamais connu mes grands-parents. Je n’ai jamais eu cette chance, la vie en ayant décidé autrement. Pour mes enfants, par contre, c’est tout autre chose. Si nous ne souhaitons plus la fête des grands-mères, Romain et moi, ce n’est pas parce que nous refusons toute connotation commerciale. Ce n’est pas non plus parce que nos enfants, Elia et Estao, n’ont plus la chance d’avoir leurs deux grands-mères.

Bien au contraire ! Ma mère et celle de Romain sont bien toutes les deux vivantes. Malheureusement, elles sont incapables d’aimer leurs enfants, encore moins leurs petits-enfants. Romain ne parle plus à sa mère depuis bientôt 10 ans maintenant pour des raisons qui lui sont propres. Son père est décédé l’année dernière. Mes enfants ont donc perdu le seul être qui les aimait vraiment.

Quant à moi, depuis deux ans, alors que j’étais enceinte d’Elia, j’ai décidé de rompre le contact avec ma propre mère. Étant fille unique, je n’ai de contacts qu’avec mon père deux fois par an environ. Je ne vais pas vous raconter toute mon histoire, mais après 28 ans de bons et loyaux services, j’ai décidé de jeter l’éponge. J’ai cassé les liens d’une relation toxique qui m’a bouffée toute ma jeunesse, mon adolescence et ma vie de jeune femme.

C’est très difficile de couper de tels liens du jour au lendemain. Mais, j’en avais vraiment besoin pour ma santé physique et moral. Si j’ai eu ce déclic, c’est quand je suis devenue moi-même maman. Je ne voulais pas qu’ils connaissent l’environnement toxique dans lequel j’ai grandi. Même si cette décision a été difficile, je ne la regrette pas.

Cependant, je suis humaine, avec un cœur, et je me dois d’être honnête vis à vis de moi-même: c’est un vrai gâchis. Avoir deux grands-mères bel et bien vivantes que mes enfants ne connaitront jamais, c’est un beau gâchis. Je ne comprends vraiment pas comment des gens aussi proches peuvent être aussi néfastes. Pour être honnête, quand je vois toutes ces pubs à l’approche de la fête des grands-mères, ou quand je lis des histoires à mes enfants qui incluent de bonnes relations avec les grands-parents, j’ai le cœur lourd. Je ferme les yeux, me bouche les oreilles pour vite passer à autre chose. Ma psyché est dans le déni total.

Ma seule peur ? Que dans quelques mois, mes enfants me demandent pourquoi, eux, contrairement à leurs petits copains, ne souhaitent pas une bonne fête à leurs grands-mères. Est-ce qu’ils comprendront que des personnes de la même famille peuvent être aussi toxiques et dangereux vis à vis d’eux mêmes ? Je ne sais pas… J’essaierai de trouver les bons mots pour leur expliquer. Et qui sait, peut-être qu’un miracle, un énoooorme mea culpa se sera produit d’ici là ?

En tout cas, même si cette fête de famille est bannie chez nous, je souhaite une très bonne fête des grands-mères à toutes les mamies qui le méritent ♥

Je vous embrasse, prenez soin de vous et des proches que vous aimez !

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8 Commentaires

  1. Charlotinouille
    3 mars 2019 / 18 h 35 min

    Très bel article ❤

  2. 3 mars 2019 / 19 h 57 min

    Il peut être temps de pardonner …
    Tu dois appréhender de retomber la relation toxique que tu as connu.Pourtant cela ne peut être que différents puisque tu n’es plus la même personne.
    Même si ta mère n’a sûrement pas changé (c’est difficile passé un certain âge ),toi tu es a présent une maman épanouie,une femme qui a confiance en ce qu’elle est.

    • Kahuet67
      2 mai 2021 / 15 h 40 min

      Il y a des mères qui ne changent pas, elles veulent une emprise sur leurs enfants coute que coute. Et si on leur pardonne, a leurs yeux, c’est juste une brêche dans notre coeur où elles profiteront vite fait de s’engouffrer pour deverser leur méchanceté. Avec certaines mères, mieux vaut couper les ponts définitivement! Mais si vous n’avez jamais eu ce genre de mère, vous ne pouvez pas comprendre même avec la meilleure volonté.

  3. Mathilde @mathou_boo
    3 mars 2019 / 20 h 46 min

    Tes mots serrent mon petit cœur car je comprend ce que tu ressens … Je suis sûre que tu trouveras les mots pour tes enfants

  4. Elvilwen
    3 mars 2019 / 22 h 03 min

    Coucou Julie,

    Comme ta situation me parle… Je n’ai aucun contact avec ma mère. Ma grand-mère maternelle est toxique, j’ai aussi dû couper les ponts. Et malheureusement je vois mes amies souffrir elles aussi de relations toxiques avec leurs propres mères.

    Cela demande beaucoup de courage d’arriver à couper les ponts, mais seule toi sait au fond ce qui est bien pour toi. Tes enfants comprendront en voyant la souffrance que tu as pu vivre dans tes yeux. Ne t’en veux pas, tu as aussi fait ça pour leur bien.

    Ce qui est terrible avec les personnes toxiques, c’est qu’elles arrivent encore à nous faire du mal même quand on a plus aucun lien. On se sent coupable, on a l’espoir qu’elles changent. Et certains osent parfois prendre leur défense, comme si c’était nous qui étions en tort de ne pas savoir pardonner. Mais elles ne méritent pas qu’on souffre pour elles. On mérite d’être heureux, même si ça veut dire qu’il faut les exclure de notre vie.

    Courage et cœur sur toi Julie <3

    Morgane

  5. Marie
    6 mars 2019 / 1 h 29 min

    Bonsoir Julie,
    Je suis enfant unique également, mes grands-parents paternels sont décédés bien avant ma naissance; le père de ma mère aussi. Ma mère et sa mère ne s’entendaient pas, je n’ai donc pas connu la seule aieule que j’avais. Ca m’a un peu manqué, mais finalement pas tant que ça. Lorsque ma grand-mère était en fin de vie, ma mère a repris contact avec elle et aurait voulu que je la connaisse: j’ai refusé tout net, c’était trop tard. Cette grand-mère n’avait pas voulu me voir petite, je n’avais aucune raison de me prendre la tête avec des remords tardifs.
    Il s’est avéré que ma mère était aussi tordue, voire plus, que sa propre mère. Du coup, j’en ai bien bavé. Aussi longtemps que mon père vivait, je les voyais régulièrement; après son décès, ma mère a tellement essayé de me jouer des vilains tours, pathétiques, juste pour garder le contrôle, que je me suis lassée: je lui ai expliqué posément que vu son attitude envers mon mari et moi, je ne souhaitais pas la revoir, que je l’appellerai de temps à autre et qu’il serait inutile qu’elle tente de m’instrumentaliser.
    Bien entendu, elle n’y a pas cru et a essayé par tous les moyens de me faire revenir sur ma décision: les pleurs,le chantage, la maladie, la menace, la culpabilité, j’en passe et des meilleures. Je n’ai pas cédé; Ca n’a même pas été difficile, elle ne m’intéressait plus. Peu avant son décès, l’EHPAD qui l’hébergeait m’a appelée pour que je vienne la voir; je n’en avais aucune envie. J’ai fini par cracher le morceau à mon médecin: « je crois que je n’aime pas beaucoup ma mère »; il m’a regardée et a répondu « c’est logique: je pense qu’elle ne vous a jamais beaucoup aimée ». Le ciel m’est tombé sur la tête, j’avais toujours cru que toutes les mamans aiment leurs enfants. En même temps, ca a balayé toutes les miettes de culpabilité qui pouvaient encore traîner dans les recoins de mon coeur.
    Si je te raconte tout ça, c’est parce que je crois que c’est ce que tu peux dire à tes enfants lorsqu’ils te poseront des questions: votre grand-mère n’est pas comme les autres mamies, elle ne m’aime pas beaucoup, elle ne vous aime pas beaucoup, elle ne nous respecte pas; la voir nous rendra tous malheureux.
    Je crois profondément, d’autant plus que j’ai vécu avec une mère qui composait avec la vérité, que les enfants ont besoin de la vérité; expliquée avec des mots pour leur âge; mais la vérité, rien que la vérité.
    As-tu pensé aux grands-parents de substitution ? Peut-être y a-t-il dans ton entourage une ou deux personnes sans petits-enfants qui seraient heureuses de nouer un lien durable et privilégié avec des enfants. J’ai eu cette chance, un peu par hasard, et cela a beaucoup contribué à ma construction.
    Courage

    • Julie Monchau
      Auteur/autrice
      6 mars 2019 / 10 h 04 min

      Bonjour Marie,

      Merci à toi d’avoir eu le courage de m’avoir laissé ces quelques mots qui retracent ton histoire.
      Je sais à quel point ça peut être diffile d’en parler. Alors merci à toi pour ton courage.
      Je dois bien t’avouer qu’en lisant ton commentaire, j’y ai laissé quelques larmes. Bien entendu, je me reconnais énormément dans ton histoire. Cela ne fait que 2 ans que je ne parle plus à ma mère. J’espere Secrètement qu’elle redeviendra « saine d’esprit ». Sinon comme je lui ai dit dans ma dernière lettre, elle mourra seule.
      Comme toi, c’est très difficile de se dire qu’une mère comme nous avons eu n’est pas bienveillante et aimante envers son enfant. Je ne comprends pas pourquoi, surtout en étant moi même maman…
      Merci encore à toi, et non malheureusement par de grands parents de substitution pour le moment, mais des amis en or qui sont là pour nos loulous !

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